Atlassian a annoncé que l’offre Server (hébergement sur site) de ses produits tels que Jira et Confluence sera définitivement arrêtée début 2024, soit dans quelques mois! Il est donc grand temps de préparer la migration vers d’autres licences. Pour une nouvelle souscription, des questions peuvent se poser pour faire le bon choix.

En effet, en 2021, Atlassian a arrêté la commercialisation des offres Server, en 2022 il n’était plus possible de modifier les tranches utilisateurs, en 2023 il n’est plus possible d’acquérir de nouvelles apps et en février 2024 Atlassian arrêtera le support. Cette annonce a incité de nombreuses entreprises utilisant les produits Atlassian à se poser des questions sur l’avenir de leurs outils. Les entreprises ont donc commencé à explorer les options disponibles pour la migration vers le Cloud ou le DC. Alors Cloud ou DC, lequel choisir ?

Cloud ou Data Center ?

La migration vers la licence Data Center peut être une solution plus adaptée pour les grandes entreprises qui ont des besoins de hautes disponibilité et des volumes importants d’utilisation. Les entreprises peuvent bénéficier d’une plus grande flexibilité et d’un plus grand contrôle sur les infrastructures informatiques, ce qui peut être particulièrement important pour les entreprises qui ont des exigences spécifiques en matière de performance et de sécurité.

L’offre Cloud ou le Saas éditeur concerne toutes les entreprises qu’elles soient grandes ou petites. Avec l’offre cloud, les entreprises n’ont plus à se soucier de la maintenance des serveurs et des mises à jour logicielles. Atlassian s’occupe de tout. De plus, les ajustements de coûts de licence se font par plus petits paliers.

Atlassian recommande le Cloud, d’autant que différents paliers de service sont proposés (Standard, Premium, Enterprise) pour tenter de répondre à toutes les exigences. De plus, la limite du nombre d’utilisateur est maintenant de 50 000.

Les avantages d’une offre Cloud 

La migration vers le Cloud peut offrir un grand nombre d’avantages pour les entreprises : cela permet aux entreprises de réduire les coûts liés à l’infrastructure informatique et à la maintenance des systèmes. Les entreprises n’ont plus besoin d’investir dans les serveurs physiques coûteux, ni de dépenser des ressources pour la maintenance, la mise à jour, la sauvegarde et la sécurité des données. Les services Cloud peuvent être facilement mis à l’échelle pour répondre aux besoins de croissance de l’entreprise. Les entreprises peuvent augmenter rapidement  leurs capacités informatiques en fonction de leur croissance, sans avoir besoin de nouveaux serveurs ou de nouvelles infrastructures informatiques. Cela permet aux entreprises de répondre rapidement aux fluctuations de la demande et aux besoins de croissance.

En outre, la migration vers le cloud permet de bénéficier des nouvelles technologies et services packagés, en particulier pour les données ainsi qu’une couverture mondiale et d’une réplication géographique. 

La migration vers le Cloud permet également d’harmoniser et de centraliser les systèmes, ce qui peut entraîner des économies d’échelle et une meilleure gestion des coûts. Ainsi le Cloud permet aux entreprises de s’adapter aux changements de leur environnement, de bénéficier d’une plus grande agilité et flexibilité, de rationaliser leurs coûts et de renforcer la sécurité des systèmes d’information.

D’après le dernier rapport du CIGREF sur les stratégies de migration vers le cloud, les motivations des entreprises pour migrer sont les suivantes :

• Répondre aux nouveaux enjeux business et à la pression des directions métiers ;
• Gagner en agilité, réactivité, flexibilité et time-to-market, déploiement à l’échelle ;
• Bénéficier des nouvelles technologies, services packagés et notamment pour les données ;
• Obtenir une couverture mondiale et une réplication géographique ;
• Harmoniser et centraliser des systèmes permettant des économies d’échelle ;
• Sécuriser ses systèmes d’information ;
• Réduire la dette technique par l’utilisation des services managés et des outils d’automatisation proposés par les fournisseurs cloud ;
•  Rationaliser ses datacenters et ses infrastructures ;
•  S’adapter à une variabilité du business (pics et creux d’activité) ;
• Promouvoir de nouvelles méthodes de travail des équipes IT agiles ;
• Mener une stratégie de fidélisation et d’attractivité de talents via un programme d’upskilling et d’accompagnement des collaborateurs ;
• Intégrer plus nativement les équipes de Devs et d’Ops, avec pour objectif la construction d’une chaîne de valeur Biz/Sec/Ops ;
• Bâtir des plateformes business et ouvrir des potentialités d’innovation.

Mais une fois la migration engagée, de nouveaux avantages apparaissent :

• Valoriser les solutions financièrement et optimiser les coûts IT ;
• Profiter des opportunités technologiques permettant notamment de faire un grand inventaire SI ;
• Rendre autonome les équipes de développement pour la configuration des environnements et pour les mises en production ;
• Développer la stratégie d’hébergement futur de l’organisation (avenir du datacenter interne et du cloud privé) ;
• Faire évoluer les topologies de réseaux : abandon du MPLS, déploiement du SD-Wan, stratégie de Zero Trust.

Les limites de la migration Cloud 

La migration Cloud présente des avantages indéniables, mais elle n’est pas sans risques et limites.

La migration Cloud peut être un processus complexe qui peut nécessiter  des compétences techniques avancées et une planification minutieuse. Les entreprises peuvent rencontrer des difficultés pour déterminer quels sont les éléments à migrer. Comment les migrer ? Quand les migrer ?

La migration Cloud peut être coûteuse en particulier si l’entreprise doit mettre en place des mesures de sécurité supplémentaires pour protéger les données sensibles.

Les entreprises peuvent rencontrer des obstacles en matière de conformité et de réglementation lors de la migration Cloud. Les lois et règlements peuvent varier d’un pays à l’autre ce qui peut rendre la migration plus complexe et coûteuse.

Les entreprises peuvent également rencontrer des problèmes sur l’efficacité, voir le succès de la migration Cloud, en particulier si elles ne disposent pas des ressources nécessaires ou encore la sous-estimation du délais de migration.

La migration Cloud peut générer des risques de sécurité pour les données sensibles de l’entreprise, en particulier si elles sont stockées sur des serveurs tiers. Les entreprises doivent prendre des mesures supplémentaires pour protéger les données et s’assurer que les fournisseurs de services respectent les normes de sécurités appropriées.

D’après le dernier rapport du CIGREF sur les stratégies de migration vers le cloud, les principaux freins et obstacles identifiés seraient :

• Le manque de compréhension des enjeux du cloud par les dirigeants ;
• Les exigences réglementaires (OIV, réglementations sectorielles) ;
• L’exposition aux lois extraterritoriales lors du choix d’un fournisseur international ;
• La confidentialité des données de l’entreprise ;
• La protection des secrets commerciaux et financiers, technologiques et industriels ;
• La performance économique attendue ;
• La « cloudification » des systèmes critiques (ex : SI industriel) ;
• L’ampleur des investissements nécessaire (temps, moyens, ressources) pour des gains encore à démontrer ;
• L’arbitrage et la priorisation des projets ;
• Le déséquilibre dans les relations avec certains grands fournisseurs ;
• Le problème de la réversibilité lorsqu’on veut migrer ses données ou ses applications vers un autre fournisseur ;
• La maturité interne de l’organisation : ressources humaines, compétences.
• Les collaborateurs peuvent craindre pour la pérennité de leur emploi : retrait de leur périmètre de travail habituel, voire perte de leur emploi. Cette inquiétude peut aller jusqu’à freiner la migration cloud. Les responsables de cloud on-premises sont particulièrement touchés. Ces éléments sont approfondis dans la partie dédiée à la Stratégie de recrutement et de formation.

Ainsi,  la migration Cloud présente des avantages indéniables mais elle n’est pas sans risques et limites. Les entreprises doivent prendre en compte ces limites lorsqu’elles décident de migrer vers le Cloud et élaborer une stratégie de migration solide pour minimiser les risques et maximiser les avantages.

Les étapes de la migration vers le Cloud 

La migration Cloud est un processus complexe qui nécessite une planification et une exécution soigneuses pour assurer une transition en douceur des applications et des données de l’infrastructure de l’entreprise vers le Cloud.

• Les étapes de la migration Cloud commencent par une phase d’audit pour évaluer l’état de préparation des ressources existantes de l’entreprise pour être migrées vers le Cloud. Cette étape est cruciale pour identifier les éventuels obstacles à la migration et pour préparer les stratégies d’atténuation nécessaires.
• La phase de planification et de contrôle est une activité continue qui se divise en 2 étapes. La première étape est la planification, qui consiste à préparer le plan de migration, la définition des objectifs de migration, la planification du calendrier et la répartition des tâches. La seconde étape est le contrôle, qui consiste à surveiller régulièrement les progrès de la migration,  à résoudre les problèmes et à ajuster le plan en fonction des circonstances.
• La phase d’analyse est une étape importante qui consiste à étudier l’utilisation des applications d’Atlassian. Cette étape permet de déterminer les exigences spécifiques des utilisateurs, de garantir la compatibilité des applications et des données avec le Cloud et de s’assurer que la migration se déroule sans perte de lisibilité des données.
• La phase de préparation consiste à la préparation des données pour le transfert vers le Cloud, la configuration des environnements Cloud, la préparation des tests et des procédures de sauvegarde.
• L’implémentation est la phase où les étapes de la migration sont exécutées: le transfert des données, la configuration des applications,  la mise en place des procédures de sauvegarde et la configuration de la sécurité.
• La phase de validation est cruciale pour s’assurer que la migration s’est déroulée sans problème et que les applications fonctionnent correctement.
• La migration est la phase où les problèmes sont résolus et la procédure de migration est exécutée.
• La phase de support implique la surveillance continue des performances des applications et des environnements Cloud, la résolution des problèmes, etc.
• Enfin, la formation est une étape importante pour assurer l’adoption de la nouvelle plateforme, ses applications complémentaires, et ses bonnes pratiques.